L'écriture de JC Delmeule
Contemplation
Derrière le volet vénitien, les âmes intransigeantes, le défilé des inflexions mineures sur fond de guitare andalouse, le remue-ménage à trois, et la chanson clitoridienne des inflammations libertaires.

Et ce cri. Sur la mémoire, sur le jour vitré des passions exhibées à l’ouragan, la souplesse d’un style décoré de chaînes et de colliers, de lascivités oblongues et d’emportements jouissifs.

Ton sein mirifique offert à l’imprévu. Ce miroir effacé en trompe-l’œil, rubis de feu. La lame affine le cercle, et découpe en frénésie le jet de l’être attisé par le vent. Celui du désert ou bien aussi celui des tempêtes septentrionales.

D’écume ta langue. De soufre ton ventre. Quand la chaleur des reptiles invoque la nonchalance. La volonté est un obstacle au don. Cadeau hypnotisé, saut ultime dans l’espace.

Sur la pointe des clés, le danseur fou jongle avec la mort. Il connaît le muscle qui tremble, l’astre déplié sous le joug. Le silence rauque des artifices épuisés.

La voix se meut dans les couloirs de l’exploration, aux glaces fertiles et savanes brûlées, sur la plaine des maléfices ou l’onde désormais burlesque des enthousiasmes charnels.

Chaque goutte qui s’étire, chaque caresse qui s’insinue, chaque écaille qui s’immisce sur le papyrus pourpre des célébrations.

Une ombre plane sur le doute. Mais elle vient en amie. Elle scande et mutine. Elle rit. De toutes ses dents. Féroces. Aiguisées de souffle repris en écho.

Rebondir sur la paroi, s’élancer dans le périmètre des affinités parodiques. Reconstruire un sourire pour défier la violence des mots. Et déclamer, doucement, tendrement, le poème assassin.

De la lucarne, embrasser l’horizon tronqué. Accepter l’infini prisonnier de son cadre. Quand le fautif est l’observateur, ou que l’instant n’a pas encore relâché son attention.

Contemplation active des enchaînements sertis. Une griffe sur la peau, ou le lien qui se serre. Autour du signe. Dans l’immensité jaune des allégeances, sous le soleil ébloui des épines irisées. Fleurs abreuvées par le fleuve, porteur du limon de tes lèvres.

6 juin 2022 - JCD