ABYSSES
Tu gis sur la pierre de l’esquive,
noué de fer et d’acier, emmuré dans le secret des abysses peuplés de rats et de faussaires.
Tu as choisi le miroir pour danser tes moues
quand la menace des serments oubliés surgit du fond des océans sans voix
Esclaves
Marchands de rêves et d’hypnose
Ermites
Gardiens des ténèbres livrés aux flammes de l’envie
Tu tords le souffle du souvenir
pour rappeler aux mésanges la musique des brindilles
quand le tamis des sortilèges
laisse résonner le refrain des mensonges
Sourds et muets
les tapissiers ont tissé sur la trame
le dessin cynique
du serpent qui s’enroule au poignet des muses
Toi, ami amant corps aimé
quand du mien jaillit l’incisive
et que la mâchoire du rite
s’anime comme toupie maquillée
Qui sont-ils ces diables souffrants ?
Ces prieurs dépités qui ont vendu la paix
comme on colporte un charroi miné
et qui tuent le trait d’un coup de stylet
4 juillet 2022 - JCD